Dans trois semaines, j’irai aux 14e Rencontres de l’Imaginaire à Sèvres, le temps idéal pour me pencher sur ma carrière professionnelle afin d’attirer des lecteurs. Leur attention est précieuse pour l’encourager, mais leur argent aussi, bien utile pour vivre même si en le mentionnant, j’encours le mépris des esprits éthérés — le mien manque d’élévation, j’ai de l’appétit pour le charnel.
Le deux février 2017, mon roman, Les papillons géomètres publié par les Moutons électriques, entrait dans le monde libraire, depuis, beaucoup d’encre a coulé à leur sujet. Peut-être parce qu’incertaine, j’expérimentais les émois d’une débutante au bal, je n’ai pas suffisamment montré les dessous affriolants de mon histoire ? Sans parler de mes autres publications qui méritent mieux que ma pudeur mal placée si je désire l’attention et la rétribution de mon travail ; se vendre, c’est ça aussi le métier d’artistes-auteurs ! — voir les pétitions que je relaie.
Le deux février 2017, le jour de la sortie de mon premier roman chez un éditeur sérieux, avec un contrat et un à-valoir, parut également la première critique officielle, rédigée par un professionnel de la littérature travaillant à France-Culture, le journaliste François Angelier pour le supplément littéraire du Monde. J’imagine qu’il faut débuter pour pleurer de joie à la lecture de son billet et ne pas penser l’afficher partout pour impressionner la galerie :
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Fantastique. Le secret de l’esprit disparu
Les Papillons géomètres, de Christine Luce, Les Moutons électriques, 240 p., 15 €.
Un spectre hante le Londres du XIXe siècle : celui d’Eve Blake. Depuis cinq ans, aucune piste, nul signe : la belle s’est dissoute dans le brouillard. Si les polices de ce bas monde penchent pour une fuite sentimentale, l’éploré mari de la disparue, l’imprimeur-éditeur de publications spirites John Blake, lui, la croit trépassée.
Un sinistre pressentiment qui l’amène à contacter la médium Marie-Gaétane LaFay. Officiant en duo avec son assistante Maisy Terrentroy, cette dernière confirme l’hypothèse, organisant dès lors, chaque année, un contact téléphonique paranormal entre le veuf et son aimée.
Néanmoins, un triste jour, le rituel échoue. L’au-delà ne répond plus. Commence alors, dans les profondeurs et les replis de la métropole immense, une traque frénétique qui va mobiliser non seulement les capacités parapsychiques de la voyante, mais également les puissances de l’outre-monde.
S’affrontent, en effet, tout au long du livre, dans les outre-fonds d’un Londres sombre et détrempé, les forces d’un réel historique prosaïque et préhensible, et des entités fluidiques voraces et omnipotentes. Tour à tour rivaux puis alliés, le monde des esprits et celui des hommes sont, au fil du récit, l’objet d’une violente tentative d’émulsion romanesque. Une fusion narrative ouvragée dans un style « préraphaélite », opulent et scintillant.
Cette sarabande, sur la ligne de crête séparant le visible et l’invisible, fait tout le soufre de ces Papillons géomètres libérés par la romancière Christine Luce. Auteure, jusqu’ici, d’un roman jeunesse, elle effectue là une incursion notable dans les horreurs sélectes du fantastique victorien, dont elle actionne les sortilèges et manipule les décors avec brio et efficacité. François Angelier
On peut lire l’original du billet ici : http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/02/02/livres-en-brefs_5073239_3260.html#sAeCptVBuKV69WvK.99
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Ce n’était que la première, à suivre.
La suite de ce brio et de cette efficacité, nous l’attendons impatiemment.
Merci, m’dame ! Merci aussi pour le partage « alimentaire » bienvenu, l’aspect pratique n’est pas plus négligeable pour le métier d’auteur que pour un autre.