Dans mon bureau compact style stalinien, je cherchais un sinistre papier d’assurances introuvable. J’ai fini par vider le tiroir du bas, un GRAND tiroir qui contenait beaucoup plus que je ne l’imaginais. Bien serrés en strates temporelles, il enfermait les griffonnages de notes énigmatiques, les reliques manuscrites d’amis pieusement conservées, quelques incunables de la documentation du bibliographe compulsif, des billets de voyage et même plusieurs livres à retourner après un gracieux prêt, à envoyer (à envoyer, bon sang !) ou en cours de lecture, ou encore mis à l’abri provisoirement et oubliés — ils étaient donc là ! Le numéro de L’Écran Fantastique m’intriguait, mais en le feuilletant, la raison m’a sauté aux yeux : un souvenir ému de Bestiaire humain que chroniqua Jean-Pierre Andrevon séduit par mon imbroglio acidulé, tout comme les grands papiers que Fabrice Mundzik m’avait postés pour que nous les scrutions afin d’estimer la future impression. Une liasse d’affiches de cinéma rétro, des catalogues de mes amis éditeurs, des flyers et des images d’écoliers, des bidules aussi s’y dissimulent, des truffes abandonnées par les lecteurs dans les livres de deuxième, troisième ou dixième main… Un tiroir bourré d’accessoires indispensables comme ceux contenus dans le sac de Mary Poppins.

Non, le chat n’était pas dans le tiroir ! Il ne disparait que dans les cartons clos, comme tout animal amateur d’histoires quantiques.

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