Passage d’un temps rare et léger comme la brise auprès de l’eau, quand au cœur de l’été l’obscurité métamorphose en précieux camaïeu l’étalage opulent du jour.

Le voyageur émergea du tunnel entre chien et loup, lors de l’heure bleue qu’ennuagent les ciels. Ses yeux cillèrent ensommeillés tandis que son regard errait sur le monde où la lumière décline en silence. Alentie, la clarté fragile atténuait pour lui l’ombre de milliards d’êtres en vie, en voie de mort, en vain, car de l’étang vrombit la rumeur d’une libellule à hélice en vol de reconnaissance. La sentinelle, alertée par un radar invisible, apparut hors des eaux. Sa robe argentée ruisselait dans son sillage, à chaque goutte explosait sur le sol une gerbe de prismes ensoleillés. L’intrus des souterrains cria d’extase aveugle et les vestiges du jour s’abîmèrent dans la nuit.

Je pleurai, mes larmes griffonnèrent une lueur d’espoir au sein des ténèbres.

 

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