Un auteur de fraîche date n’a ni le flegme ni la sagesse du vétéran de la publication… quoique, j’ignore si l’expérience m’assagira, je crains que non ; dans « Esthète de mule », la tête de mule domine. Mais pour l’instant, l’excuse de ma jeunesse — toute relative, si l’on se fie à l’état civil — dans le domaine convient. Voilà pourquoi les attentions de lecteurs m’émeuvent, chacune me rend joyeuse et m’encourage à récidiver, car je ne ne suis pas si téméraire qu’on le croit, être auteur peut se révéler douloureux. Et justement, aucune raison masochiste alambiquée ni de retenue faussement modeste n’aurait dû m’interdire de me réjouir quand l’occasion s’est présentée ! J’écris mon blog comme un journal intimiste alimenté de poésie, de récits courts ou de pensées acrobatiques autour de mes livres, pour qu’ils distraient peut-être mes visiteurs, mais j’aimerais qu’il garde aussi la mémoire de mes joies de débutante. Mes amis et mes lecteurs inconnus sauront ainsi qu’ils n’ont pas perdu leur temps en m’offrant un encouragement chaleureux, mes remerciements sont durables.

Pourquoi cette décision aujourd’hui ? Une photo de mon roman que m’a envoyée Mathieu Lauzon-Dicso. Il l’a photographié, content de le découvrir sur le piédestal en plastique que le libraire réserve à ses coups de cœur, m’a-t-il précisé. Et la Librairie de Verdun se situe à Montréal… soudain, la surprise d’apprendre que mes Papillons géomètres avaient traversé l’océan pour trôner à l’ombre d’Edgar Poe m’a remplie d’allégresse. Il n’en faut pas plus pour qu’une auteure se sente royale !

Merci au libraire, et merci, Mathieu, pour ton attention, je n’aurais rien su sans elle.

 

Au fait, c’est vrai, j’expose encore mes réflexions et mes choix, mais je suis maîtresse chez moi, d’abord. Et c’est dans ma nature de me poser des questions, parfois très longtemps, afin de me répondre le mieux possible, sinon, je n’écrirai pas.