Parfois, je me relis et mon texte me booste l’énergie et le moral. Comme à la relecture de l’introduction de l’artbook Grands peintres féeriques, avant coupe dans mes articles — je garde l’intégrale pour publication post mortem sur papier bible, si, si ! Allez, me dis-je, tu n’es pas si mauvaise puisque tu réussis au moins à motiver une personne : toi-même ! Mince alors…

Les illustrations enluminent la lecture des récits merveilleux. Elles fascinèrent les yeux et enflammèrent l’imagination dans les albums en couleurs pour la petite enfance dès qu’il en fut imprimé, il y a deux cents ans. Au début du XXe siècle, elles exaltèrent les jeunes lecteurs des « Contes et Légendes », la collection mythique initiée par Fernand Nathan, laquelle mêlait adaptations des grands récits antiques et folklore populaire recueilli dans les provinces de France et dans le monde entier. Les belles images nées au cœur des univers fantastiques d’artistes n’ont jamais cessé d’intensifier la part de rêve que véhiculaient les histoires d’humains en prise avec les dieux, les diables et les créatures fabuleuses. Les manuscrits historiés du Moyen-Âge, les peintures extraordinaires de Bosch et de tous les visionnaires d’un au-delà infernal pour effrayer notre monde terrestre, les fresques qui ornaient de beauté cruelle et surhumaine les édifices du Quattrocento, ou les inspirations tour à tour ténébreuses et lumineuses de la quête de Dante, toutes ces représentations de fantasmes émerveillés ou terrifiés des hommes menèrent, au XIXe siècle, à l’éclosion dans toute l’Europe de l’art plus rêveur et doux de la féerie que domina la faerie anglo-saxonne.

Premières lignes de Grands peintres féeriques, Les Moutons électriques, parution octobre 2017.

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