Temps perdu

Tout à l’heure, j’ai lu une réflexion curieuse, elle expliquait que les gens qui analysaient les déclarations et les commentaires sur Facebook pour répondre aux grands sujets en vogue avaient vraiment du temps à perdre. Cette réflexion obtenait les suffrages de personnes qui suivaient le fil, la plupart habituées à donner leur opinion bien sentie. Je fais partie de ces gens qui perdent leur temps, parfois à contre-courant au risque de me casser la figure et sans aucune certitude d’avoir raison, mais je n’avais jamais envisagé qu’on puisse reprocher cette attention. J’ai surtout éprouvé la nette impression qu’il fallait désormais suivre le vent quand il tourne ou se la fermer.

Trop, c’est trop. Je suis épuisée et le temps perdu ne revient plus, comme dit la chanson, et merde !

Soit j’ai réellement besoin de vacances, pas aux Bahamas, mais de vacances que l’on prend sans arrière-pensée pour le manque à gagner « peut-être », car il pourrait flanquer en l’air l’économie funambule du temps de non-vacances déjà assez pénible.
Soit je me mets aux pilules de bonheur en acceptant que mon épuisement physique et nerveux n’a rien à voir avec la réalité, mais qu’il s’agit d’une dépression.
Soit j’avale le concentré chimique à dénouer l’angoisse dans le gosier pour faire semblant que je suis en vacances au bord d’un gouffre, panorama admirable sur les cimes et ses grimpeurs, vue imprenable sur la chute et ceux tombés dedans.
Soit je me claquemure et j’économise ma salive, en m’évitant de lire pas mal de conneries et tant qu’à faire, ne plus en écrire. Ce sera toujours moins de perdu, il n’y a plus de profits quand on est gagne-petit.

Car, c’est vrai, je n’ai pas les moyens de perdre mon temps.

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