Note d’écriture #9 Les golems

Pour des raisons personnelles, je ne parle plus que rarement de mes idées et de leur expression en littérature, j’ai besoin d’un climat confiant pour cela. Il ne s’agit pas de m’entourer d’un cocon dans lequel elles seraient approuvées, mais de l’ambiance sereine pour les accueillir et me permettre d’expliquer ma manière de lire et d’écrire, mes recherches et mes doutes, et malgré ces derniers, mes choix et les expériences qui les ont affinés.
Mon principal tort est probablement de désirer des interlocuteurs, même quand je parle des alarmes de mon farouche ego littéraire… Cette fois, je me suis contentée de ce moi en relisant un article, publié sur mon blog il y a deux ans, pour constater avec surprise, et une certaine satisfaction, que mon opinion sur mon propre style ne s’était ni altérée ni modifiée.
Le temps est venu de faire confiance à mes compétences d’analyse somme toute professionnelles sinon à mes talents. Avec une férocité retrouvée, j’ai ouvert le fichier d’une ébauche, réjouie d’en découdre avec mon clavier plutôt qu’avec mes doutes. J’éprouvai alors la même parfaite sensation de plaisir créateur devant les mots, car ils forment à ce moment d’intimité un ensemble mouvant toujours malléable, comme une boule d’argile qu’on mouille et modèle pour lui donner une expression, une pensée, une existence issue de soi-même : « Creation is perfect ».

… Je m’imagine que j’écris des golems qui parleront peut-être aux yeux de lecteurs. Oh !

 

Le Golem (1920), film de Carl Boesse et Paul Wegener

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