Quand j’étais enfant, j’adorais les kaléidoscopes, je me rappelle la surprise à chaque tour de la molette en bas du cylindre. Je ne frémissais pas d’un doigt pour conserver une rosace particulièrement jolie qui risquait de s’évanouir au moindre tremblement et enverrait un grain bouleverser la mosaïque entière. Plus tard, j’ai offert des kaléidoscopes à mes enfants, hélas, les objets fragiles n’ont pas plus résisté à leurs manipulations qu’aux miennes, je n’en ai plus aucun. Mais les bibliothèques en usage sont ma variante à grande échelle. Lorsque je choisis un livre et le range après la lecture à quelques centimètres de sa place initiale, l’imperceptible mouvement modifie le spectacle. Parfois, un coup de pinceau métamorphose le motif et mes yeux s’attardent sur les pièces mises en relief confondant souvenir et appel à lire encore.
∴