Comme il paraît qu’on doit taire les pratiques bizarres qui nous impliquent, « ça ne se fait pas » de critiquer les critiques, j’ouvre ma babelle indisciplinée.

Je pensais avoir sondé les grands fonds inutiles de la vacuité sur un site, lequel propose un retour de lecture pompeusement présenté comme une « critique littéraire de presse ». Dans les faits, et malgré ma nécessaire réserve de cible muette, j’ai découvert une démolition non argumentée des Papillons géomètres, truffée d’une publicité pas même masquée pour un autre ouvrage… critique littéraire ? de presse ? D’abord indignée par le procédé (et perplexe devant la complaisance du site en question… à part la retape sauvage, remarquez), je me suis résolue à en rire. Dans notre modeste microcosme, faut-il courir après un buzz pitoyable, car je me refuse de parler de bêtise, pour se proclamer organe de presse et chanter aussi faux ? Cependant, rassurez-vous, bonnes gens publiés dans notre territoire de l’Imaginaire, l’exemple déplorable ne m’aigrit pas, jamais je ne céderai à l’attrait facile de ce genre de « critique » lorsque j’en écris, foi de chroniqueuse sans carte de presse.

Je pensais encore en surface, une erreur d’estimation m’a fourvoyée dans l’obscurité, il existe plus insondable : le retour de la lecture qu’on a oubliée ! Que n’y ai-je songé auparavant, quel merveilleux moyen de blablater dans le vide ! Ah, bon sang, que ces jongleurs de mots creux s’étalent pour répéter à l’envi leur écho d’ego !

… j’arrête là ma litanie sur le mur des Lamentations, sinon, vous allez rigoler de mes conneries ampoulées. Riez tout de même. Et puis je profite de ma verve irrépressible pour remercier les lecteurs et les critiques littéraires, que les Papillons géomètres attirent assez pour qu’ils aient le désir d’offrir leur impression circonstanciée à propos de mon travail ; quelle que soit leur appréciation même si vous, là, derrière votre écran aujourd’hui, pensez avec justesse que je préfère les retours bienveillants, ma configuration d’auteur n’inclut pas le masochisme.

Le Strapontin, 28 juin 1917.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.