Livrée à moi-même, inutile de s’attendre à autre chose qu’aux dérives d’une esthète de mule. Depuis une semaine, je vague, car il semble bien que mes services ne soient plus requis. SOS Terre et Mer est entre d’autres mains et je pense que le Kley est dans la boîte (ha, ha). Pour autant, l’artiste m’accompagne encore ou, plutôt, je ne me résous pas à l’abandonner.
En restaurant un dessin qu’Heinrich Kley publia dans Jugend, en 1911, je m’aperçus que je chantonnais une chanson célèbre depuis 1792. Vous la connaissez, c’est « La Carmagnole ». Ce diable d’homme l’avait prise pour sujet, probablement parce qu’elle était d’actualité une fois de plus, dans les mines ou dans une ville industrielle. Les versions s’additionnent depuis plus de deux siècles, emportée par mon élan spontané et pour faire comme tout le monde des moins que rien, j’eus envie d’ajouter des paroles de mon cru. Ce sera ma deuxième chanson populaire, mais celle-ci suit à la lettre la partition créée pendant la Révolution française — que voulez-vous, quand je faisais la bibliographe de romans de gare, je proclamais déjà que j’étais une « fille du peuple ».
C’est sans prétention, à chanter sur l’air ici, par exemple, interprété par M. Maguenat de la Gaîté-Lyrique dans les années 1920 et enregistré sur 78 tours, pour ne pas s’éloigner de mon modèle illustré par Heinrich Kley, il l’entendit probablement sous cette forme, plus ou moins : La Carmagnole. Les paroles des diverses versions sur le site Le Drapeau Rouge. Vous pourrez juger sur pied de ma fidélité à l’esprit.
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La Carmagnole, 2018
Le roi Macron s’était promis (bis)
de faire tousser tout Paris (bis)
provinces et banlieues
pour que ça piqu’ les yeux
Refrain
Dansons la Carmagnole
Vive le gaz, vive le gaz
Dansons la Carmagnole
Des grenad’ jaillit le gaz
Dansons la Carmagnole
Vive le gaz, vive le gaz
Dansons la Carmagnole
Des grenad’ jaillit le gaz
Sa cour a envoyé ses chiens (bis)
pour arroser les citoyens (bis)
dans les rues pissaient fort
leurs blindés en renfort
Refrain
Les mains et les yeux ont volé (bis)
dans l’avenue vers l’Élysée (bis)
Ta victoir’ Jupiter
elle voit de travers
Refrain
Le dieu Macron a oublié (bis)
qu’un président s’fait pas prier (bis)
les gosses à genoux
parents se dressent debout
Refrain
Gilets fiers d’être citoyens (bis)
sous le casque des flics y’a rien (bis)
Qu’ils viennent nous attaquer,
et nous les f’rons craquer.
Refrain