Il y a un nuage d’une centaine de bestioles identiques, peut-être beaucoup plus, qui vrombissent autour du portail, toutes fort occupées à butiner les fleurs du lierre. Leurs bourdons monotones ajoutés à leur activité intense sont un peu angoissants, une armée d’ouvrières zélées qu’il ne faudrait pas déranger pendant qu’elles emmagasinent leurs provisions.
Plus inquiétantes que réellement menaçantes, j’ai eu beau m’approcher à quelques centimètres, pas une n’a relevé ma présence (la témérité de la photographe amateure dans la terrible jungle de son jardin !), et les trois papillons que j’avais d’abord repérés ne paraissaient pas impressionnés par leur manège.

Depuis cette photo, hier, j’ai appris qu’il s’agissait d’un syrphe, l’éristale, une mouche imitatrice des guêpes et abeilles, et une butineuse comme elles. Les fleurs de lierre qu’elles ponctionnent en ce moment sont importantes pour ces insectes : à cette époque de l’année la floraison se raréfie. Voilà, voilà.