Le corps d’Eve cachait de profondes retraites
Douces comme la mousse au vent tiède du jour
Et les gazons foulés et les gerbes défaites
Se laissaient écraser sous leur mouvant amour.

Le Paradis (extrait), par Émile Verhaeren, in Quinze Poèmes, éd. Crès 1917, illustré par Frans Masereel. Éloge écrite par Octave Uzanne.

« L’art de Frans Masereel s’apparente au génie flamand d’Émile Verhaeren, tout en puissance et en franchise, souvent en violences et en rudesses. Les influences de ces deux modernes sont également lointaines et, s’il fallait indiquer la descendance de leurs véhémentes qualités ataviques, il conviendrait de remonter aux peintures turbulentes des anciens maîtres des Flandres en liesse. Il faudrait les apparenter à ceux qui vécurent aux temps des kermesses déchaînées, dont Verhaeren, en certaines parties de ses poèmes, a si prodigieusement évoqué les batailles sexuelles, les grossières ivresses, le tintamarre des ruts, des vociférations, des hoquets et des vomissements. »

Je rêve de posséder un jour cet ouvrage.

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