Ô mon âme, n’aspire pas à la vie immortelle,
mais épuise le champ du possible.
Troisième Pythique, 61-62, de Pindare

Je crois que je l’ai beaucoup fatigué, je tâterai peut-être l’impossible, alors.
Un ami me demanda si tâté, l’impossible criait pouêt !
Sous la forme d’un canard jaune en caoutchouc, évidemment.

Anecdote amusante, Philip Pullman cite ce vers, en anglais bien sûr, dans La croisée des mondes.

My Soul, Do Not Seek Eternal Life,
But Exhaust the Realm of the Possible.

Traduit cette fois par « Ô mon âme, ne cherche pas la vie éternelle, épuise le royaume des possibles. »
Aucune ne conviendrait à Alain Frontier.

μή, φίλα ψυχά, βίον ἀθάνατον
σπεῦδε, τὰν δ’ ἔμπρακτον ἄντλει μαχανάν.

Je crains, hélas, ne plus avoir le temps terrestre pour apprendre le grec ancien et me forger une conviction culturelle.

Pindare disait aussi dans Les Néméennes « Oui, le dit plus longtemps que les actes survit, lui qu’avec la faveur des Grâces la langue puise au fond du cœur. »
Qu’aurait-il déclamé s’il avait connu les affres futurs des traductions vingt-cinq siècles plus tard… oh, mais la translation est-elle fidèle ?

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