L’homme-arbre assis regarde l’univers selon l’arcandre.
« …je sentis soudain que j’étais devenu aussi cet arbre tout entier, et tous les arbres d’alentour, et aussi chacun des oiseaux sautillant et sifflant dans les feuilles de ces arbres, et aussi le vent agitant les feuilles et hérissant légèrement les plumages, et aussi l’air, strié, cinglé de vols d’insectes, chargé d’arômes et aussi chacun de ces insectes et chaque volute de ces arômes, et aussi la lumière ambiante, que les verdures, les ailes, les antennes et les carapaces éparpillaient, jonglaient, et se lançaient en perles, en flèches, en étincelles, en reflets souples comme des rubans dénoués. »
André Arnyvelde, L’Arche