Mon univers a rétréci pour ne plus déborder du jardin, entouré de hauts murs et d’arbres qui murmurent. L’extérieur s’est amenuisé entre les pans griffés du portail que les zébrures colorées traversent dans un grondement de moteur. La chienne aboie parfois et les passants, sûrement, se détournent, car personne ne glisse d’yeux curieux dans les rayures entretoisées. Le lierre tombe si bas qu’il voilera bientôt la rue sous sa grotte végétale, son antichambre bourdonnante goutte après la pluie. Je tourne lentement les bras écartés comme les enfants, et comme eux, je lève la tête pour regarder l’horizon plus loin que les grands. Parcourus du frémissement d’ailes innombrables, le ciel et les nuages s’enroulent en camaïeu gris bleuté aux cimes ondulantes de la couleur des prairies, un merveilleux kaléidoscope étincelle au dernier rayon de soleil.
C’est une île qui est née de juillet, protégée de l’ancien monde par des récifs aux crocs dissuasifs et des bancs d’algues bruissantes.
Un jour, là, 20 juillet 2014