Aujourd’hui, j’ouvre le réseau social, le fil d’actualités me scie les yeux et je m’attriste des années à croire très fort en une utopie littéraire, un bestiaire fabuleux qu’il fallait prendre à cœur et porter avec l’énergie de tous ceux qui n’en font qu’à leur tête.
Plus tard, au creux de la vague qui s’abîme en gouffre, je reçois pour Fiction bravo et encouragements de Jean-Pierre Dionnet, le pape iconoclaste de Métal Hurlant, la revue que je lisais avec une attention passionnée pour les démesures.
Et soudain sur la crête, je n’ai pas encore vingt ans devant le film, à bicher sur l’animé, sur la musique, sur Blue Öyster Cult. À ce moment précis, là, au cinéma, j’ai imaginé au-delà de l’image que je pouvais m’affranchir des rêves héroïques, sans avoir besoin de marque de naissance ou d’un corps parfait, sans épée, pour hurler mes désirs artistiques.
Depuis tout ce temps, c’est toujours l’histoire de la boule verte à combattre, une lutte impossible à abandonner à cause ou grâce à cette idée d’utopie, ancrée à toutes mes cellules vivantes.
J’aurais peut-être dû conserver l’épée.

 

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