Quel ambassadeur pourrais-je encore déléguer pour vous convaincre d’essayer mes histoires aux Rencontre de l’Imaginaire ? Pour lire en tout cas Charlotte Caillou contre les Zénaïdes que j’eus tant de plaisir à écrire pour Le Carnoplaste.
Leo Dhayer, bien sûr !
Moi, je suis encore abasourdie de tout le bien qu’il en a pensé et qu’il a dit dans cette chronique magnifique. Plus qu’émue en la découvrant, elle m’a impressionnée aussi, ou plutôt, je me demande comment encore l’impressionner une autre fois. Mais l’Ours danseur ne ménage pas sa peine pour m’encourager, malgré ma tête de mule…

À l’enseigne de l’ours danseur

« Merveilleux ! » Je pourrais m’en tenir là et tout serait dit, tant ce mot si riche de sens résume à lui seul mes impressions de lecture. Mais naturellement, vous allez crier à l’imposture, alors soit, creusons un peu. Car tout compte fait, passée la première réaction d’émerveillement, il y a tant de choses à dire de ce premier roman de Christine Luce destiné à la jeunesse… mais pas que. […]
C’est à la naissance d’un univers à laquelle on assiste ici, aux premières manifestations d’une « patte » bien personnelle. Entre les lignes, c’est toute une personnalité, riche et complexe, généreuse et spontanée, qui se donne à lire. D’où l’impression d’immersion rafraîchissante que l’on ressent à la lecture de ces pages. Embarquée avec ses personnages, l’auteure nous embarque aussi et ne nous lâche plus avant la fin, un peu douce-amère, comme on les aime. Tout tombe à point sous sa plume et il ne lui est nullement nécessaire de forcer le trait. L’environnement dans lequel évoluent Charlotte et sa bande ne ressemble pas à un chromo. Son Londres fin de siècle pue et suinte la misère, comme il se doit, mais sans misérabilisme, avec la rigueur qu’il convient de garder aussitôt qu’il est question de la misère humaine et de l’injustice faite aux plus faibles. Quant aux clins d’œil à cette littérature de genre à part entière qu’est la littérature jeunesse, ils sont si feutrés et si peu appuyés qu’on pourrait passer à côté. Pas besoin de savoir à qui l’auteure rend hommage en nommant « Mr. Gilson » le propriétaire du magasin des merveilles qui constitue pour tous ces gamins, autant qu’une sortie de secours, une fenêtre ouverte sur un monde de rêve qui leur est interdit. […]

Leo Dhayer

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