Chanson de déglingue potagère

Voyez-vous ce décor de ma déglingue aimée ?

Voyez-vous ma bonne Octavia, la Skoda capable de transporter 500 litres de bouquins (ou 5 cadavres) dans son coffre, les planches clouées à la porte du garage après la dernière explosion pendant un raid de gobelins, le faramineux obélisque du service électrique et derrière, le mur anciennement vierge ?
Et au coin des briques orange presque apparentes, vous ne pouvez pas manquer le fouillis de végétation désordonnée, là comme sur les ruines d’une splendeur passée, des plantes qui ne doivent rien à la main de l’homme, et encore moins à la mienne ; seules elles ont prospéré.
Regardez mieux et vous constaterez qu’à l’angle, après le merisier et les violettes, c’est un plant de tomates sauvages qui a poussé chez moi !

Oui, oui, je suis émerveillée par les deux tomates mûres que j’ai récoltées un début d’après-midi en automne sur les tiges vigoureuses d’une espèce à la conquête du trottoir.

J’étais lasse, comme beaucoup, d’enfiler les mauvaises nouvelles, quelques jours avec ma tribu et deux fruits vous valent ma résurrection sur le réseau afin d’annoncer ma bonne nouvelle.

Je me demande avec un peu de malice si je ne réalise pas de la permaculture ultime : je ne fais rien, je n’ajoute rien, je dérange le moins possible, et des végétaux s’installent. Comme ces tomates, et comme les deux épis de blé qui montent la garde à côté d’elles, un avant-poste, peut-être, de ceux qui couvraient auparavant nos Flandres, et que je n’ai jamais semé non plus.

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