Ils peuvent nous ôter la vie… Mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté.

Déclaration minable lue sur un site pirate.
À ces pirates de la culture, leur ôter la vie ? Leur ôter leur liberté ? Se sentent-ils de fiers corsaires des mers numériques pour déclamer un air d’opérette ? De vulgaires voleurs qui ne risquent rien sinon une amende pour vol, de simples escrocs, moins que des parasites, car ils n’ont aucun besoin de voler pour vivre. Ils rapinent sans conscience tout ce qui passe à leur portée, voilà leur unique compétence : des doigts crochus, même pas un honnête crochet de capitaine piqué dans Peter Pan.

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Chaque site de valeureux pirates ajoutent ce disclamer à son site, chacun envoie vers un hébergeur si peu gratuit qu’il propose de multiples propositions payantes, les seules efficaces. Tous se déclarent irresponsables.

Ces pirates ne sont que de banals copieurs, des rabatteurs pour boîtes domiciliées nulle part, rois et reines du clic rapide, du copier-coller entre deux portes, ils aiment la culture comme Weinstein aime le sexe.

Voilà, vous l’avez compris, mon roman est piraté et je suis en colère, comme je le suis chaque fois que je constate depuis des années la dérive de ces pirates qui ressemblent à des naufrageurs. Trois ans de travail dérobés en deux minutes, copier-coller, pour des raisons inexplicables sinon la bêtise et la malhonnêteté. Aucune chance désormais que ce travail adoucisse mes conditions de vie précaire : quelle importance pour vous, pirates repus devant votre écran ? Vous êtes si peu au courant de la culture libre que vous n’avez aucune idée des délais préconisés par ses défenseurs. Et ne me cassez pas les pieds avec votre idéologie à deux balles en moins pour moi, vous ne jouez pas dans la cour des hackers ou des lanceurs d’alerte, l’éthique vous échappe totalement.

Ils peuvent nous ôter la vie… Mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté..

Mais quelle démagogie ! Pire que vos veuleries, c’est elle qui a déclenché ma colère. Pour moi, vos « ils », c’est vous, pirates de la mare.

Ah, je me sens mieux après ce coup de gueule, foi de libre partageuse de culture depuis vingt ans. Ce billet de très mauvaise humeur a rempli son objectif, me redonner la pêche face au capitalisme sournois des voleurs de l’ultra-libéralisme — hey, faut ce qui faut pour mépriser avec panache ! — et continuer malgré eux d’exercer ma liberté spoliée d’écrire et de créer.